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La MBK 51, c'est bien plus qu'une simple mobylette. C'est un morceau de l'histoire française. Un symbole de liberté pour des millions d'adolescents. Le premier véhicule de toute une génération.
Produite pendant 24 ans, de 1978 à 2002, la 51 a traversé les époques en s'adaptant aux modes. Du modèle Super des débuts à la mythique Magnum Racing, en passant par les choppers West au look américain, elle s'est déclinée en dizaines de versions.
Dans cet article, je te propose de replonger dans l'histoire complète de cette légende. Des origines Motobécane jusqu'à son dernier souffle en 2002. Tous les modèles, les caractéristiques techniques, et pourquoi elle reste aujourd'hui un objet de collection très prisé.
Les Origines : De Motobécane à la Naissance de la 51 (1923-1978)
La fondation Motobécane à Pantin en 1923
L'histoire de la MBK 51 commence bien avant 1978. Elle prend racine en 1923, à Pantin, en banlieue parisienne.
Cette année-là, trois hommes décident de s'associer : Charles Benoît (ingénieur), Abel Bardin (technico-commercial) et Jules Bénézech (financier). Leur objectif est simple mais ambitieux : construire la moto la plus simple et la moins chère du marché.
Leur première création, la MB1, est un monocylindre de 175 cm³ vendu à seulement 1 375 francs. C'est plusieurs centaines de francs de moins que la concurrence. Le succès est immédiat.
Mais le véritable tournant arrive en 1949. L'ingénieur Eric Jaulmes conçoit un nouveau concept : la Mobylette. Ce nom, contraction de "mobile" et "bicyclette", devient rapidement une marque déposée. Et surtout, un phénomène de société.
La Mobylette AV88, surnommée "la Bleue", devient le symbole de la France d'après-guerre. Au total, Motobécane produira plus de 14 millions de Mobylettes. Un record mondial.
1978 : La 51 arrive et révolutionne le marché
Après le succès des modèles classiques comme l'AV88, Motobécane décide de moderniser sa gamme. En 1978, la type 51 fait son entrée.
Elle dérive directement de la M50 des années 70, mais apporte des innovations majeures. Son look est plus moderne, plus sportif. Et surtout, elle embarque un tout nouveau moteur : l'AV10.
Ce bloc deux temps est une vraie évolution technique. Il intègre une admission par clapets dans le carter et un troisième transfert. Résultat : 2 à 3 chevaux DIN de plus que l'ancienne génération. Pour l'époque, c'est une petite révolution.
- Cylindrée : 49,9 cm³
- Admission par clapets
- 3 transferts (contre 2 auparavant)
- Carburateur de 12 mm (puis 14 mm)
- Puissance augmentée de 2-3 ch DIN
La 51 arrive sur un marché très concurrentiel. Face à elle, une rivale redoutable : la Peugeot 103, lancée en 1971. Les deux marques vont se livrer une bataille acharnée pendant plus de 20 ans.
Le cadre de la 51 reprend le principe monocoque en acier. Le réservoir, de forme ovoïde, est intégré dans le tube diagonal. Sa capacité atteint 6,5 litres avec réserve. De quoi parcourir facilement 200 kilomètres sans passer à la pompe.
Toutes les versions disposent d'amortisseurs arrière, plus inclinés que sur la série 50. Selon les modèles, ils sont à ressorts cachés, apparents, ou même hydrauliques à bonbonne de gaz sur les versions haut de gamme.
L'Âge d'Or de la MBK 51 (1978-2002)
Les années Motobécane (1978-1983)
Dès son lancement, la 51 connaît un succès fulgurant. Elle séduit une nouvelle génération de cyclomotoristes qui veulent du style et des performances.
En 1979, Motobécane frappe fort avec la 51 Super. C'est le premier modèle à recevoir une fourche télescopique inversée à grand débattement, un phare rond et un porte-bagages chromé. Son allure sportive et sa garde au sol généreuse en font immédiatement un best-seller.
La 51 Super se décline rapidement en séries spéciales. La Super Black (1979) joue la carte du tout noir, tandis que la Super Blue (1983) mise sur le bleu métallisé. En 1984, une version haut de gamme arrive avec des amortisseurs Païoli à gaz et un pot Cobra.
Mais Motobécane ne s'arrête pas là. Pour séduire les amateurs de custom, la marque lance les 51 West et New West. Ces choppers à la française reprennent les codes américains : guidon large, selle longue, chromes à profusion.
Entre 1978 et 1981, Motobécane organise même le championnat Mobcross. Ces épreuves sportives permettent aux jeunes cyclomotoristes dès 14 ans de s'affronter sur des circuits sécurisés. Une initiative remarquable pour l'époque qui contribue à forger la légende de la marque.
La faillite et la renaissance MBK (1983-1986)
Malgré le succès de la 51, les années 80 sont difficiles pour Motobécane. La concurrence japonaise fait rage sur le marché de la moto. Les ventes de cyclomoteurs commencent à s'essouffler. Les difficultés financières s'accumulent.
En 1983, c'est le drame. Motobécane dépose le bilan. Après 60 ans d'existence, le fleuron français du deux-roues semble condamné.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En 1984, Xavier Maugendre et quelques associés décident de reprendre l'entreprise. Une partie des capitaux provient de Yamaha et de deux de ses importateurs français. La marque renaît sous un nouveau nom : MBK Industrie.
L'objectif est clair : relancer le marché de la moto française. La 51 reste au catalogue, mais elle change progressivement d'identité. En 1986, Yamaha prend le contrôle total de MBK Industrie.
L'explosion des modèles sous l'ère MBK (1987-2002)
Sous la houlette de Yamaha, la gamme 51 explose littéralement. Les ingénieurs multiplient les versions pour coller aux tendances et satisfaire tous les goûts.
1987 marque un tournant. L'allumage électronique fait son apparition, accompagné du démarrage au kick. Les premiers modèles à en bénéficier sont la Rock, la Magnum et la Daytona Cruiser. Fini les galères de rupteur et de condensateur !
La 51 Magnum devient rapidement la star de la gamme. C'est la première 51 équipée du refroidissement liquide AFS (Air Forced System). Avec son look agressif et ses performances supérieures, elle fait rêver tous les ados des cours de récré.
1988 apporte un renouvellement important. Sortent coup sur coup l'Evasion, la Passion, la Swing et la Sport. Chaque modèle vise un public différent : sportif, utilitaire ou simplement stylé.
1989 lance la vague Racing. La Rock Racing et la Magnum Racing débarquent avec leur carénage intégral et leur tête de fourche agressive. La Magnum Racing, avec sa selle monoplace et son look de petite moto de course, devient instantanément culte.
- 51 Rock (1987-1989) : kick, repose-pieds racing, jantes 3 bâtons
- 51 Magnum (1987-1993) : première 51 à refroidissement liquide
- 51 Swing (1988-1999) : selle basse et kick, très populaire
- 51 Magnum Racing (1988-1996) : le Graal absolu avec tête de fourche et selle racing
- 51 Hard Rock (1991-2002) : évolution de la Rock avec bras oscillant carré
- Série Club (1991-2002) : la 51 accessible au plus grand nombre
1991 voit naître la 51 Hard Rock et la série Club. La Hard Rock reprend le flambeau de la Rock avec un bras oscillant carré et une béquille latérale. La série Club démocratise la 51 avec un équipement raisonnable à prix contenu.
1996 est l'année de la Magnum Racing XR. Cette version restylée rencontre un franc succès. Elle est disponible avec frein à disque et refroidissement liquide. Les collectionneurs la considèrent aujourd'hui comme l'une des plus belles 51 jamais produites.
1997 apporte les dernières innovations notables : la Roadster (dernier custom de la gamme avec ses jantes à 60 rayons) et la Club Swing.
1998, la gamme commence à péricliter. Elle se réduit à seulement 7 modèles : la série Club, la 51V, la Hard Rock et la Magnum Racing.
Novembre 2002 : la fin d'une époque. La dernière 51 à sortir des chaînes est une Hard Rock noire. Après 24 ans de carrière et des millions d'exemplaires vendus, la norme anti-pollution Euro 2 sonne le glas de la légende.
Tour d'Horizon des Modèles Emblématiques
La gamme 51 compte des dizaines de versions différentes. Certaines sont passées à la postérité, d'autres sont restées confidentielles. Voici les modèles qui ont vraiment marqué l'histoire.
La 51 Super : l'originelle sportive

Lancée en 1979, la 51 Super pose les bases de ce que sera la 51 pendant 20 ans. C'est elle qui inaugure le style sportif avec sa fourche télescopique à grand débattement et ses jantes à bâtons en aluminium "Polymécanique".
Son phare rond et son porte-bagages chromé lui donnent une allure racée. La garde au sol généreuse permet d'attaquer les virages sans frotter les repose-pieds. Pour l'époque, c'est une vraie sportive.
La 51 Super connaît plusieurs déclinaisons : Super Black, Super Blue, et une version haut de gamme équipée d'amortisseurs Païoli à gaz. Elle reste au catalogue pendant près de 10 ans, preuve de son succès commercial.
La Magnum et Magnum Racing : le rêve de toute une génération

Si tu devais retenir un seul modèle, ce serait celui-là. La 51 Magnum, lancée en 1987, incarne à elle seule l'esprit de la mob des années 80-90.
Première 51 à bénéficier du refroidissement liquide AFS, elle affiche des performances supérieures à la concurrence. Son look agressif avec ses écopes de radiateur et sa ligne tendue fait sensation dans les cours de collège.
Mais c'est la Magnum Racing qui atteint le statut d'icône. Sortie en 1988, elle arbore une tête de fourche carénée, une selle racing monoplace et un pot d'échappement sport. Avec ses coloris Bleu France/jaune ou blanc céramique, elle fait tourner toutes les têtes.
Les choppers West et New West : l'esprit américain

En pleine période Easy Rider, Motobécane surfe sur la vague custom américaine. La 51 West, lancée au début des années 80, reprend tous les codes du genre : guidon large rejeté vers l'arrière, selle longue, chromes omniprésents.
Deux séries limitées marquent les esprits en 1982. La Copper Black joue la carte du noir avec des chromes couleur cuivre. La White Horse, entièrement blanche avec des autocollants bleus, cultive un look plus épuré.
La New West modernise le concept avec un cadre brun et un décor "Apache" unique. Ses jantes blanches à 6 branches (puis 5 branches sur les dernières versions) et ses repose-pieds en tubes chromés sous le réservoir en font un modèle à part.
La série Club : la 51 pour tous

Lancée en 1991, la série Club démocratise la MBK 51. L'idée est simple : proposer une mobylette fiable et abordable, sans fioritures.
La recette fonctionne. La Club et ses déclinaisons (Club VR avec variateur, Club Swing, VR Tex Mex) séduisent un large public. Elle reste au catalogue jusqu'en 2002, fidèle au poste.
C'est la 51 du quotidien. Celle qu'on utilise pour aller au lycée, faire ses courses ou simplement se balader. Pas la plus glamour, mais certainement la plus vendue de l'ère MBK.
Hard Rock : le baroud d'honneur

La 51 Hard Rock arrive en 1991 comme une évolution de la Rock. Elle reprend le bras oscillant carré, réputé plus rigide, et ajoute une béquille latérale pratique.
Son nom évoque le rock'n'roll, et son look ne dément pas. Lignes tendues, coloris sombres, allure rebelle. Elle séduit les amateurs de sensations qui trouvent la série Club trop sage.
La Hard Rock a l'honneur douteux d'être le dernier modèle produit. En novembre 2002, une Hard Rock noire sort des chaînes de Saint-Quentin. C'est la fin d'une époque.
Tableau récapitulatif des modèles MBK 51
| Modèle | Années | Particularités |
|---|---|---|
| 51 V | 1978-2002 | Version de base avec variateur, seul modèle présent durant toute la carrière |
| 51 S | 1978-1987 | Version sans variateur (embrayage) |
| 51 Super | 1979-1988 | Fourche télescopique, jantes alu, phare rond |
| 51 West / New West | 1980-1987 | Style chopper américain, chromes, selle longue |
| 51 Trail | 1980-1985 | Version tout-terrain, garde au sol surélevée |
| 51 Mobcross | 1978-1981 | Compétition, pneus à crampons, cadre spécifique |
| 51 CF | 1985-1988 | Championnat de France, version civile du modèle compétition |
| 51 Rock | 1987-1989 | Kick, jantes 3 bâtons, allumage électronique |
| 51 Magnum | 1987-1993 | Première 51 à refroidissement liquide AFS |
| 51 Daytona Cruiser | 1987-1990 | Version modernisée des West, chromes et kick |
| 51 Swing | 1988-1999 | Selle basse, kick, très populaire |
| 51 Magnum Racing | 1988-1996 | Tête de fourche, selle racing, modèle culte |
| 51 Rock Racing | 1991-1993 | Magnum Racing avec moteur refroidissement air |
| 51 Evasion | 1989-1999 | Tête de fourche et carénages plastique |
| 51 Passion | 1989-1999 | Comme l'Evasion mais refroidissement liquide |
| 51 Mag Max / LTD Magnum | 1990-1999 | Guidon racing, coloris exclusif, refroidissement liquide |
| 51 Club | 1991-2002 | Version économique, équipement raisonnable |
| 51 Hard Rock | 1991-2002 | Bras oscillant carré, béquille latérale |
| 51 Magnum Racing XR | 1996-2002 | Version restylée, frein à disque disponible |
| 51 Roadster | 1997-1998 | Dernier custom, jantes 60 rayons, chromes |
| 51 Club Swing | 1997-2002 | Hybride Club et Swing |
Caractéristiques Techniques de la MBK 51
Le moteur AV10 : robuste et modifiable
Le cœur de la MBK 51, c'est son moteur AV10. Ce bloc deux temps est un dérivé lointain du vénérable AV7 des années 50, mais il apporte des évolutions techniques majeures.
Sa particularité ? L'admission par clapets dans le carter. Ce système remplace l'admission classique par piston et permet un meilleur remplissage du cylindre. Ajouté à cela un troisième transfert, et tu obtiens un moteur nettement plus performant que la génération précédente.
Le carburateur d'origine est un Gurtner de 12 mm, puis 14 mm sur les versions plus récentes. La transmission s'effectue par variateur automatique sur la plupart des modèles (version V), ou par embrayage classique sur la version S.
Au milieu des années 80, l'allumage électronique fait son apparition. Fini les galères de rupteur à régler et de condensateur à changer. La fiabilité fait un bond en avant.
Ce qui a fait la légende du moteur AV10, c'est aussi sa capacité à être préparé. Les passionnés de kitage le savent bien : avec quelques modifications, une 51 peut atteindre des performances impressionnantes.
- Kit cylindre : Airsal, Doppler, Malossi, Polini (de 50 à 80 cm³)
- Carburateur : passage en 15, 17,5 ou 19 mm (Dellorto PHBG)
- Pot d'échappement : Ninja, Giannelli, Doppler, Bidalot
- Variateur : Doppler, Malossi, Polini pour optimiser la transmission
- Allumage : MVT ou Italkit pour un meilleur rendement
Avec une préparation poussée, certaines 51 dépassent allègrement les 100 km/h. Bien loin des 45 km/h bridés d'origine ! Évidemment, ces modifications sont réservées à un usage sur circuit. Sur route, la mob reste limitée à 45 km/h.
Le cadre monocoque et le réservoir intégré
Le cadre de la 51 reprend le principe éprouvé de la série 50. C'est une structure en acier monocoque qui intègre directement le réservoir d'essence dans le tube diagonal.
Ce réservoir de forme ovoïde et allongée offre une capacité généreuse : jusqu'à 6,5 litres avec réserve. De quoi parcourir environ 200 kilomètres sans passer à la station. Un robinet à trois positions permet de basculer sur la réserve quand le niveau devient critique.
Le bras oscillant est de section ronde sur les premiers modèles. Les versions sportives et les modèles tardifs adoptent un bras de section rectangulaire, réputé plus rigide. Cette évolution suit la mode lancée par la concurrente Peugeot 103 SPX.
Dans les années 80, un système d'antivol à barre vient équiper le bras oscillant. Une sécurité bienvenue face aux vols de plus en plus fréquents.
Suspensions, freinage et transmission
Toutes les 51 disposent de suspensions avant et arrière. La fourche est télescopique sur les versions sportives (51 Super et dérivées), plus classique sur les modèles de base.
À l'arrière, les amortisseurs sont plus inclinés que sur la série 50. Selon les modèles, ils sont à ressorts cachés, à ressorts apparents (pour les gammes "jeunes"), ou même hydrauliques à bonbonne de gaz séparée sur les versions haut de gamme comme la 51 Super Black de 1984 équipée d'amortisseurs Païoli.
Le freinage est assuré par des tambours à commande par câble. Leur diamètre et leur efficacité n'ont cessé d'augmenter au fil des années. Seuls quelques rares modèles destinés à la compétition ou les dernières Magnum Racing XR ont eu droit à des freins à disque de série.
Les roues sont à rayons sur les premiers modèles et les versions utilitaires. Dès 1979, des jantes à bâtons en aluminium apparaissent sur la 51 Super. Par la suite, de nombreux équipementiers (Leleu, Grimeca, Rigida) proposent leurs propres modèles.
Fiche technique MBK 51
| Caractéristique | Spécification |
|---|---|
| Moteur | Monocylindre 2 temps AV10 |
| Cylindrée | 49,9 cm³ |
| Alésage x Course | 39 x 41,8 mm |
| Admission | Par clapets dans le carter |
| Refroidissement | Air (ou liquide AFS selon modèles) |
| Carburateur | Gurtner 12 mm puis 14 mm |
| Allumage | Rupteur (puis électronique à partir de 1987) |
| Transmission | Variateur automatique (V) ou embrayage (S) |
| Cadre | Acier monocoque avec réservoir intégré |
| Réservoir | 6,5 litres (avec réserve) |
| Suspensions AV | Fourche télescopique (selon modèles) |
| Suspensions AR | Amortisseurs à ressorts (cachés, apparents ou hydrauliques) |
| Freins | Tambours AV/AR (disque AV sur certains modèles) |
| Roues | Rayons ou jantes à bâtons aluminium |
| Vitesse max (origine) | 45 km/h (bridée) |
| Autonomie | Environ 200 km |
MBK 51 vs Peugeot 103 : La Rivalité Légendaire

Impossible de parler de la MBK 51 sans évoquer sa rivale de toujours : la Peugeot 103. Ces deux mobylettes ont dominé le marché français pendant plus de 20 ans. Et elles ont divisé les cours de récré en deux camps irréconciliables.
Deux philosophies différentes
La Peugeot 103 arrive sur le marché en 1971, soit 7 ans avant la 51. Elle a donc une longueur d'avance en termes de notoriété. Son moteur à admission directe est réputé plus simple, mais aussi plus limité en termes d'évolution.
La MBK 51 mise sur la modernité. Son moteur AV10 à clapets offre un meilleur potentiel de préparation. Le refroidissement liquide, disponible dès 1987, lui donne un avantage technique indéniable.
Côté design, les approches diffèrent aussi. La 103 cultive un style plus classique, presque intemporel. La 51 joue la carte de la mode avec des séries spéciales aux looks variés : sportif, custom, tout-terrain.
- Peugeot 103 : production de 1971 à 2017 (46 ans !)
- MBK 51 : production de 1978 à 2002 (24 ans)
- Les deux modèles se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires
Les partisans de chaque camp
Si tu as connu cette époque, tu te souviens forcément des débats enflammés. "La 51, c'est pour les kikis !" répondaient les fans de Peugeot. "La 103, c'est pour les pépés !" rétorquaient les aficionados de MBK.
Les arguments fusaient des deux côtés. Les pro-51 vantaient les performances du moteur AV10, plus facile à préparer. Les pro-103 louaient la robustesse légendaire de leur machine et la disponibilité des pièces.
En réalité, les deux mobylettes se valaient largement. Le choix dépendait souvent de l'environnement : dans certaines régions, la 51 dominait ; dans d'autres, c'était la 103. Et puis il y avait l'influence des copains, du grand frère, du cousin...
Qui a gagné la bataille ?
Sur le plan commercial, difficile de départager les deux rivales. Elles ont chacune conquis des millions de jeunes Français.
La Peugeot 103 a survécu plus longtemps. Sa production s'est poursuivie jusqu'en 2017, soit 15 ans après l'arrêt de la 51. Mais les dernières années, les ventes étaient confidentielles.
Aujourd'hui, sur le marché de la collection, les deux mobylettes sont très recherchées. Les modèles sportifs comme la Magnum Racing ou la 103 SP atteignent des cotes élevées. La rivalité perdure même chez les collectionneurs !
Si tu veux en savoir plus sur la Peugeot 103 SP n'hésite pas a lire notre article : La légendaire Peugeot 103 SP
La MBK 51 et la Culture "Mob"
Un rite de passage à 14 ans
Pour des millions de Français, la MBK 51 représente bien plus qu'un simple moyen de transport. C'est le symbole d'une étape cruciale de la vie : le passage à l'adolescence.
À 14 ans, tu pouvais enfin passer le BSR (Brevet de Sécurité Routière) et prendre le guidon d'un cyclomoteur. Fini de dépendre des parents pour le moindre déplacement. La mob, c'était la liberté.
Tu te souviens peut-être de ce moment. L'excitation d'aller choisir ta machine chez le concessionnaire. Les négociations interminables avec les parents pour obtenir LE modèle que tu voulais. Et ce premier démarrage, seul sur la route, le vent dans les cheveux.
La mob servait à tout. Aller au collège ou au lycée. Retrouver les copains au café du coin. Draguer les filles (ou les garçons). Partir en virée le week-end. Elle était le prolongement naturel de l'adolescent, sa carte d'identité roulante.
Le kitage et la personnalisation
Avoir une mob, c'était bien. Avoir une mob plus rapide et plus belle que celle du voisin, c'était mieux.
Le kitage est rapidement devenu une obsession pour les propriétaires de 51. L'objectif : transformer la sage mobylette bridée à 45 km/h en véritable fusée. Et accessoirement, se faire remarquer avec un look unique.
Les modifications les plus populaires concernaient le moteur. Un kit cylindre Malossi ou Polini, un carburateur Dellorto de 17,5 mm, un pot Ninja ou Giannelli, et ta mob passait de 45 à 70-80 km/h. Les plus acharnés poussaient jusqu'à 100 km/h avec des préparations extrêmes.
- Kit 70cc Malossi ou Polini
- Carburateur Dellorto PHBG 19 mm
- Pot Bidalot ou Ninja GP
- Variateur Doppler ER3
- Allumage MVT
- Vilebrequin renforcé
Au-delà des performances, la personnalisation esthétique occupait aussi les esprits. Autocollants, peintures custom, guidons racing, compteurs additionnels, néons sous le cadre... Chaque mob devenait unique, reflet de la personnalité de son propriétaire.
Les rassemblements et la communauté aujourd'hui
Tu pourrais croire que la culture mob a disparu avec l'arrêt de production en 2002. C'est tout le contraire.
Une communauté passionnée maintient la flamme vivante. Des clubs comme le Motobécane Club de France rassemblent des milliers de membres. Des forums comme MobCustom ou Scooter-System regorgent de discussions techniques et de projets de restauration.
Chaque année, des rassemblements réunissent les passionnés. On y croise des 51 dans tous les états : restaurées à l'identique, préparées pour la performance, customisées avec audace. L'occasion d'échanger des conseils, de trouver des pièces rares, et surtout de partager cette passion commune.
Les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène. Sur Instagram ou Facebook, des comptes dédiés aux mobs vintage cumulent des milliers d'abonnés. La nostalgie fonctionne à plein régime.
La Célérité : une 51 à 375 km/h !
L'histoire de la MBK 51 serait incomplète sans mentionner la Célérité. Cette machine de l'extrême prouve que le cadre de la 51 peut supporter bien plus qu'un petit moteur de 50 cm³.
Créée par Gilles Moussaoui et pilotée par Claude Boissel, la Célérité est une mobylette dragster basée sur le cadre d'une MBK 51. Mais sous ce cadre familier se cache un monstre : un turboréacteur Turbomeca Marboré II à postcombustion de 2 500 chevaux.
- Puissance : 2 500 ch
- Poids à vide : 400 kg
- Longueur : 4,60 m
- Freinage : 4 freins à disque
- Vitesse atteinte : 375 km/h (en 2008)
375 km/h sur un cadre de mobylette. L'idée paraît folle, et elle l'est. Mais elle illustre parfaitement l'attachement viscéral que certains passionnés portent à la 51. Même pour battre des records de vitesse, ils restent fidèles à leur mob.
Acheter une MBK 51 Aujourd'hui : Guide du Collectionneur
Les cotes actuelles par modèle
Le marché de la MBK 51 d'occasion a explosé ces dernières années. La nostalgie des trentenaires et quarantenaires, combinée à la rareté croissante des modèles en bon état, a fait flamber les prix.
Une 51 basique type Club ou 51V en état correct se négocie entre 400 et 800 €. C'est le ticket d'entrée pour découvrir la mob sans se ruiner.
Les modèles sportifs sont nettement plus chers. Une 51 Super des premières séries en excellent état atteint 1 200 à 1 400 €. Une Hard Rock bien conservée tourne autour de 1 500 €.
Mais ce sont les versions cultes qui atteignent des sommets. La Magnum Racing, surtout dans ses premières versions (MR1), se négocie entre 4 000 et 5 500 € en parfait état. Certains modèles rares comme la Magnum Racing XR de 1996 peuvent dépasser les 5 000 €.
- 51 Club / 51V : 400 - 800 €
- 51 Swing : 600 - 1 000 €
- 51 Super : 1 200 - 1 500 €
- 51 Hard Rock : 1 200 - 1 800 €
- 51 Rock : 1 500 - 2 200 €
- 51 West / New West : 1 500 - 2 500 €
- 51 Magnum : 2 000 - 3 500 €
- 51 Magnum Racing MR1 : 4 000 - 5 500 €
- 51 Magnum Racing XR : 4 500 - 6 000 €
Où trouver une 51 en bon état
Plusieurs canaux s'offrent à toi pour dénicher la perle rare.
Le Bon Coin reste la première source. Des centaines d'annonces sont publiées chaque semaine. L'avantage : le choix et la possibilité de négocier. L'inconvénient : beaucoup d'épaves et de vendeurs peu scrupuleux. Il faut trier.
Les sites spécialisés comme LesAnciennes.com proposent des annonces vérifiées, souvent de meilleure qualité. Les prix sont généralement plus élevés, mais la tranquillité d'esprit est au rendez-vous.
Les forums de passionnés (Motobécane Club de France, MobCustom) disposent de rubriques petites annonces. Les vendeurs sont souvent des connaisseurs qui entretiennent bien leurs machines. C'est une excellente source pour les modèles rares.
Les bourses d'échange et rassemblements permettent de voir les machines en vrai avant d'acheter. Tu peux discuter avec le vendeur, inspecter chaque détail, et parfois négocier un bon prix.
Les points à vérifier avant l'achat
Acheter une mob de 20, 30 ou 40 ans n'est pas anodin. Voici les points essentiels à contrôler.
La carte grise : c'est le nerf de la guerre. Une 51 sans carte grise perd énormément de valeur. Les démarches pour en obtenir une sont longues et complexes. Vérifie que le numéro de série sur le cadre correspond bien à celui de la carte grise.
Le cadre : inspecte-le attentivement. Cherche les traces de rouille, les fissures, les réparations douteuses. Le réservoir intégré est particulièrement sensible à la corrosion intérieure.
Le moteur : demande une mise en route. Écoute les bruits suspects, vérifie qu'il ne fume pas excessivement, contrôle l'absence de jeu dans le vilebrequin. Un moteur fatigué peut coûter cher à refaire.
L'électricité : teste tous les éclairages, le klaxon, le compteur. Les faisceaux électriques vieillissants sont source de pannes récurrentes.
L'authenticité : sur les modèles de collection, vérifie que les pièces sont d'origine. Une Magnum Racing avec des pièces de remplacement génériques perd de sa valeur.
Les pièces détachées : encore disponibles !
Bonne nouvelle pour les acheteurs : les pièces détachées pour MBK 51 restent largement disponibles. C'est un avantage considérable par rapport à d'autres véhicules de collection.
Des sites spécialisés comme 50Factory, MIR35, RRD Préparation ou Alpilles Classic proposent des catalogues complets. Tu peux trouver aussi bien des pièces d'origine (de plus en plus rares) que des pièces adaptables de qualité.
Les éléments d'usure courante (segments, joints, roulements, câbles, plaquettes) sont disponibles en abondance à prix raisonnables. Les pièces de carrosserie (garde-boue, caches, selles) existent en version adaptable.
Même les kits d'autocollants pour restaurer le look d'origine des modèles spéciaux (Magnum Racing, Rock, etc.) sont encore fabriqués. De quoi redonner une seconde jeunesse à ta mob préférée.
Pourquoi la MBK 51 Reste une Légende
24 ans de production (1978-2002)
Rares sont les véhicules qui peuvent se vanter d'une telle longévité. Pendant près d'un quart de siècle, la MBK 51 est restée au catalogue sans interruption.
Cette durée exceptionnelle témoigne de la solidité du concept. Le cadre monocoque et le moteur AV10 ont traversé les années sans prendre une ride. Bien sûr, les versions ont évolué, les designs se sont modernisés. Mais l'ADN de la 51 est resté intact de 1978 à 2002.
Peu de constructeurs peuvent revendiquer un tel héritage. La 51 a accompagné trois générations de Français sur les routes. Des parents qui l'ont connue à sa sortie aux enfants qui l'ont découverte dans les années 2000.
Des millions d'exemplaires vendus
Les chiffres exacts de production n'ont jamais été officiellement communiqués. Mais les estimations parlent de plusieurs millions d'unités vendues sur l'ensemble de la carrière.
À son apogée, dans les années 80-90, la 51 se vendait comme des petits pains. Chaque rentrée scolaire voyait débarquer des bataillons de nouvelles mobs dans les cours de récré. Les concessions ne désemplissaient pas.
Cette diffusion massive explique pourquoi tant de Français gardent un souvenir ému de la 51. Presque tout le monde en a conduit une, ou connaît quelqu'un qui en a eu une. C'est un patrimoine partagé, une expérience collective.
Une communauté toujours active
Plus de 20 ans après l'arrêt de production, la passion pour la MBK 51 ne faiblit pas. Au contraire, elle semble même se renforcer.
Le Motobécane Club de France compte des milliers de membres actifs. Les forums spécialisés bouillonnent de discussions techniques, de projets de restauration, de récits de balades. Les réseaux sociaux amplifient le phénomène avec des groupes Facebook dédiés et des comptes Instagram suivis par des milliers de passionnés.
Des rassemblements sont organisés chaque année aux quatre coins de la France. L'occasion de se retrouver entre mordus, d'admirer des restaurations exceptionnelles, d'échanger des pièces rares et des conseils avisés.
Cette communauté vivante assure la transmission du savoir-faire. Les jeunes qui découvrent aujourd'hui la mob peuvent compter sur l'expérience des anciens. Les tutoriels, les fiches techniques, les forums d'entraide : tout est là pour perpétuer la légende.
L'objet de collection qui prend de la valeur
La MBK 51 n'est plus seulement un moyen de transport. C'est devenu un objet de collection à part entière.
Les cotes ne cessent de grimper, surtout pour les modèles emblématiques. Une Magnum Racing en parfait état vaut aujourd'hui plus cher qu'à sa sortie d'usine, inflation déduite. C'est un placement qui rapporte !
Ce phénomène s'explique par plusieurs facteurs. La nostalgie des trentenaires et quarantenaires qui veulent retrouver la mob de leur jeunesse. La raréfaction des modèles en bon état. L'intérêt grandissant pour les véhicules vintage en général.
Investir dans une belle 51 aujourd'hui, c'est probablement faire une bonne affaire pour demain. À condition de bien la choisir et de l'entretenir correctement.
Conclusion
La MBK 51, c'est bien plus qu'une mobylette. C'est un morceau de l'histoire française. Le témoin d'une époque où la liberté s'exprimait sur deux roues, à 14 ans, avec le vent dans les cheveux et l'insouciance de la jeunesse.
De ses origines Motobécane en 1978 à sa dernière sortie d'usine en novembre 2002, elle a accompagné des millions de Français. Elle les a emmenés au collège, aux premiers rendez-vous amoureux, aux virées entre copains. Elle a forgé des souvenirs impérissables.
Aujourd'hui, la 51 continue de faire vibrer les passionnés. Qu'ils soient collectionneurs en quête du modèle parfait, nostalgiques qui restaurent la mob de leur jeunesse, ou jeunes qui découvrent ce patrimoine roulant. La communauté reste active, vivante, enthousiaste.
Si tu as eu la chance de rouler en 51, tu sais de quoi je parle. Ce bruit caractéristique du deux temps, cette odeur de mélange, cette sensation de liberté absolue. Ça ne s'oublie pas.
Et si tu n'as jamais connu ça, il n'est pas trop tard. Des milliers de 51 attendent une seconde vie dans les petites annonces. Peut-être que la prochaine sera pour toi ?
Questions fréquentes sur la MBK 51
Quelle est la différence entre Motobécane 51 et MBK 51 ?
C'est la même mobylette ! De 1978 à 1983, elle s'appelle Motobécane 51. Après la faillite de Motobécane et le rachat par MBK Industrie (avec Yamaha au capital), elle devient MBK 51 à partir de 1984-1986. Fait amusant : la version 51V a conservé le logo Motobécane sur son réservoir jusqu'en 1995.
Quand a été produite la première MBK 51 ?
La première Motobécane 51 est sortie des chaînes de production en 1978. Elle dérivait de la M50 et embarquait le nouveau moteur AV10 à admission par clapets. La production s'est poursuivie jusqu'en novembre 2002, soit 24 ans de carrière ininterrompue.
Quel est le prix d'une MBK 51 aujourd'hui ?
Les prix varient énormément selon le modèle et l'état. Une 51 Club ou 51V basique coûte entre 400 et 800 €. Les modèles sportifs comme la Hard Rock ou la Rock tournent autour de 1 200 à 2 200 €. Les versions cultes comme la Magnum Racing atteignent 4 000 à 5 500 € en parfait état avec carte grise.
Quelle est la vitesse maximale d'une MBK 51 d'origine ?
D'origine et bridée selon la réglementation, une MBK 51 atteint environ 45 km/h. En pratique, beaucoup de 51 débridées ou légèrement préparées atteignaient 55-65 km/h. Avec une préparation poussée (kit cylindre, carburateur, pot), certaines dépassent les 100 km/h, mais c'est réservé à un usage circuit.
Quel modèle de MBK 51 est le plus recherché ?
La MBK 51 Magnum Racing est incontestablement le modèle le plus recherché par les collectionneurs. Particulièrement les premières versions (MR1) de 1988-1993 et la Magnum Racing XR de 1996. Ces modèles sportifs avec leur tête de fourche carénée et leur look agressif atteignent les cotes les plus élevées du marché.
Peut-on encore trouver des pièces détachées pour MBK 51 ?
Oui, c'est l'un des avantages de la 51 ! Des sites spécialisés comme 50Factory, MIR35, RRD Préparation ou Alpilles Classic proposent des catalogues complets de pièces d'origine et adaptables. Les éléments d'usure courante et même les kits d'autocollants pour restaurer les modèles spéciaux sont encore disponibles.
Comment reconnaître l'année d'une MBK 51 ?
Le numéro de série gravé sur le cadre, près de la colonne de direction, permet de déterminer l'année de fabrication. Des tableaux de correspondance sont disponibles sur les forums spécialisés et les sites du Motobécane Club de France. La plaque constructeur et les caractéristiques du modèle (type de fourche, refroidissement, allumage) donnent aussi des indices.
La MBK 51 est-elle meilleure que la Peugeot 103 ?
C'est le débat éternel ! Les deux mobylettes ont leurs qualités. La 51 avec son moteur AV10 à clapets offre un meilleur potentiel de préparation et a bénéficié du refroidissement liquide dès 1987. La 103 est réputée plus simple et plus robuste. En réalité, les deux se valent et le choix est souvent une question de préférence personnelle ou de région.
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